23 avril J+233 : Agra et le Taj Mahal
Il est 5h; Paris ne s'éveille pas encore, mais nous, si ... Nous filons à la gare pour attraper un train pour Agra. Le quai n'est pas bondé, le train arrive à l'heure, nous trouvons nos places sans accrocs et la voiture est presque vide. Rien à redire. Un petit déjeuner nous est servi. Nous demandons le continental composé de 2 tranches de pain, beurre et confiture et d'une espèce de donut's au poisson sur base d'une semoule ressemblant à la polenta. Étrange et bon ...
Nous arrivons à l'heure en gare d'Agra. 10H15 ! Décidément ce voyage ne correspond en rien à ce que nous attendions des transports ferroviaires indiens. Nous nous en étions fait une montagne, voilà que nous vivons le contre-exemple. A la sortie, après avoir éloigné de manière un peu brutale les quelques chauffeurs de rickshaws qui nous collaient aux tongs, nous achetons les tickets de train pour le lendemain et au guichet participons à ce que nous n'appellerons pas la file indienne : tout le monde s'entasse derrière le comptoir et le plus vif prend le tour en faufilant son formulaire de demande par la grille. L'exercice n'est pas des plus faciles pour Stéph d'autant plus qu'une fois arrivée au guichet, le vendeur de billets lui demande de se rendre à un autre guichet... Heureusement à grand coup de « Please ! » et d'yeux de merlan frit l'homme accepte de traiter notre demande.
Nous partons donc contents, billets en poche dans un rickshaw jusqu'à la vielle ville d'Agra, trouvons un hôtel et filons au Taj Mahal qui, pour nous, est l'emblème de l'Inde. Nous aimons particulièrement la légende qui dit que ce très fameux mausolée a été construit par un empereur afin d'accueillir la dépouille de sa femme dont il était fou amoureux. Il voulait un édifice majestueux; il l'a fait !

ImageLorsque nous posons nos tongs sur l'esplanade d'entrée à quelques centaines de mètres face à l'ouvrage, nous ne sommes pas vraiment impressionnés. Peut-être est-ce le fait d'avoir toujours la magie des temples d'Angkor à l'esprit ou une impression de déjà-vu (d'après les multiples images connues du site) ou bien le flot de touristes qui éteint un peu notre étonnement. Quoiqu'il en soit, bon train, nous partons à la découverte de l'édifice. Le sanctuaire est composé d'une grande salle où gît le tombeau de la reine. Les portes et fenêtres sont finement ciselées dans le marbre (c'est remarquablement beau !) et les bordures sont incrustées de pierres précieuses. Deux mosquées en grès rouge bordent l'édifice et le tout est implanté dans un paisible jardin. Nous sommes étonnés par la simplicité du lieu et constatons que les matériaux utilisés et l'architecture du bâtiment sont plus notoires que les détails.

Lors de notre visite, les touristes indiens nous prennent en photo et nous sommes très surpris lorsque, assis sur des marches en contemplation devant le mausolée, un  indien accompagné de ses copains approche son téléphone sonnant tout près de l'oreille de Sylvain et ne lui affiche rien de plus qu'un grand sourire enfantin ... Nous restons circonspects. Nous ne croyons pas à la moquerie de cet homme et pensons plutôt que celui-ci souhaite nous faire écouter des musiques locales. Sylvain rentre dans le jeu de l'homme et sourire aux lèvres, lui jette un grand « Ahhh » dans le creux de l'oreille. Notre indien rit toujours et puis s'en va après quelques mots échangés sans même nous saluer ... Quant à nous, nous restons méditatifs. Comment comprendre ce comportement surprenant ? Impossible de trouver réponse à cette question, mais une chose est sûre, c'est que nos repères de sociabilité sont bouleversés. Oublions nos codes et plongeons nous dans cette société atypique !

ImageAprès cet épisode amusant, nous ressortons plus enthousiastes. Comme quoi, tout est relatif.
Dans l'après midi, nous filons au fort rouge construit une fois de plus par les empereurs moghols entre les 16ème et 17ème siècles. Une énorme forteresse abrite un palais époustouflant. Marbre, grès, fontaines, jardins, mosquées, Sylvain tombe sous le charme de cet édifice aéré dominant la plaine.

Nous finissons la soirée sur la terrasse de notre hôtel accompagnés d'une bouteille de vin que nous avons ramenée de Dalat au Vietnam (il était tant qu'on la boive...) avec une vue imprenable sur le Taj Mahal. Elle est pas belle la vie !