Le Tour Bouchon

 
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5 novembre : départ pour la Polynésie française Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
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1 au 5 novembre J+59 à J+63 : Ile de Pâques Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

Notre descente andine du continent sud américain prend fin.  Réacclimatés à des températures estivales après un passage de quelques jours à Santiago et Valparaiso, nous sommes fin prêts pour rallier les îles du Pacifique. Pour la première étape, nous nous dirigeons vers le coin sud est de la Polynésie tout en restant au Chili et visitons Rapa Nui, plus connue sous le nom d'île de Pâques car celle-ci a été « découverte » en 1722 par un navigateur du vieux continent (elle était déjà habitée par les polynésiens depuis 1300 ans environ) un jour de ... Pâques évidemment.
Nous sommes impatients de visiter cette île mystérieuse, perdue en plein milieu de l'océan – elle se situe à 3700 Km des côtes chiliennes et est probablement un des endroits les plus isolés au monde – marquée par une culture dont les traces toujours visibles aujourd'hui restent encore inexpliquées...
Le vol de Santiago à l'île se déroule dans les meilleures conditions possibles car nous sommes surclassés en classe business : champagne, sièges électriques énormes et réglables dans tous les sens et possibilité de passer en couchette. Le grand luxe, juste pour nous deux ... Nous apprécions  comme il se doit, en repensant au confort des bus de Bolivie...
Une fois arrivés, nous sommes surpris par la petitesse de l'île. Un seul village, très peu de routes, nous sommes sur un minuscule rocher au milieu de l'océan dont on peut faire le tour en scooter en un après-midi ! Excellente nouvelle, nous adorons les 2 roues et bien que de petite taille, le site regorge de curiosités.
ImageA commencer par les moaïs, ces statues de pierre droites et gigantesques, souvent surmontées d'énormes coiffes rouges. Plus de 900 sont répartis sur l'île. Une grande partie a été abandonnée sur le volcan Rano Raraku, le site de « production » des bustes (les coiffes, ou pukao, taillées dans une pierre différente étant construites sur le site de Puna Pau), les autres ont été transportés par des moyens inconnus sur des autels disséminés aux 4 coins de l'île. Seuls ou en groupe, alignés, les moaïs à la posture sereine et au regard impassible fixent le lointain horizon depuis des siècles et dégagent une impression de plénitude invitant à la contemplation... Tous tournent le dos à la mer, sauf 7 d'entre eux, alignés un peu plus dans les terres. Pourquoi ? Probablement pour stimuler encore un peu plus notre imagination et perpétuer la légende de ce peuple aujourd'hui disparu.


Le mystère se poursuit ensuite avec la visite des volcans de l'île. Et notamment le volcan Rano Kau, sur la pointe sud ouest. C'est en effet en ce lieu que le culte du Tangata Manu (« homme oiseau »), qui prit étrangement le pas sur celui des moaïs était célébré par une compétition. Cette dernière consistait à descendre les pentes abruptes du volcan puis nager jusqu'à un îlot proche (Motu Nui) distant de quelques kilomètres pour récupérer et ramener un oeuf de sterne, un oiseau migrateur pondant à cet endroit une fois dans l'année.
Le cratère de ce volcan est aujourd'hui une réserve naturelle magnifique abritant un grand nombre d'espèces endémiques :

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Le Rano Raraku est un autre volcan intéressant : c'est le site de production des moaïs et l'on en dénombre près de 400 dans la zone, certains terminés mais la plupart en cours de construction ou en attente de transport, comme si la production avait subitement été arrêtée. Pourquoi ? Je vous le demande ! Tout ce mystère se serait suffit à lui seul mais l'île de Pâques combine en plus cela avec une beauté et un charme époustouflants. A notre arrivée en haut du Rano Raraku, nous sommes restés littéralement scotchés devant le paysage: océan à l'infini, vue panoramique de l'île ponctuée de petits volcans, chevaux sauvages se désaltérant dans l'eau du cratère et vaches broutant autour des moaïs disséminés le long des flancs. Seuls les bruits du vent, des vagues et des animaux...

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ImageEn chevauchant notre petit scooter pour traverser l'île de long en large, nous rêvons à tous ces mystères (nous passerons sur les autres questions non élucidées comme l'origine des premiers habitants, leur moyen pour parvenir à cette île isolée, ci, la signification des plaquettes Rongorongo, écrites dans un langage spécifique à l'Ile de Pâques non encore déchiffré, etc.) et sautons de surprise en surprise. Nous nous arrêtons fréquemment pour observer l'océan qui, de toutes ses forces accumulées sur des milliers de Km, vient frapper les cotes rocheuses en soulevant des gerbes d'eau à plusieurs mètres de hauteur.


ImageL'océan à cet endroit est un des plus transparents du monde et la visibilité en plongée avoisine les 60 mètres. Nous ne pourrons malheureusement pas vérifier par nous même car Steph souffre d'un mal de dos passager. Tant pis, nous profitons de la cote du côté air. L'île, avec ses cotes assez escarpées n'a beau pas être une destination plage, nous en découvrons une paradisiaque au nord (sable blanc, cocotiers et bien sûr moaïs pour agrémenter), idéale pour claquer une bonne sieste...

Les quelques jours que nous avions prévus sur l'île passent à une vitesse fulgurante et la fin du voyage prend fin. Au moment du départ, nous ressentons une certaine tristesse à quitter les lieux. L'ambiance très cool et paisible des habitants, cette culture et ces paysages nous manqueront probablement.
Heureusement, nous nous « remontons le moral » (enfin l'expression est un peu forte...) en nous disant que la prochaine destination est la Polynésie française.
Nous attendons notre avion pour Tahiti sur le tarmac du minuscule aéroport. Les normes de sécurité et d'embarquement sont loin d'être celles que nous connaissons en France et nous profitons pleinement des avantages que cela procure en fumant une dernière cigarette avant d'entrer dans l'avion.

 
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